Associations libres – balado sur la santé mentale

L’accès aux soins en santé mentale

William McGuire avec Noémie La Haye-Caty et Julian-Khôi-Huu Nguyen Season 1 Episode 3

William McGuire discute avec Noémie La Haye-Caty et Julian-Khôi-Huu Nguyen, deux médecins résidents en psychiatrie à l’Université de Montréal et membres de Médecins québécois pour le régime public, une association qui s’est donné comme mission de bâtir un système de santé publique fort pour le bien-être des patientes et patients.

Quand on parle de santé mentale, on pose souvent la question si le système de santé du Québec a la capacité de prendre en charge efficacement cette problématique.

L’accessibilité aux soins en santé mentale est très complexe. Il y a le manque de ressources, mais il y a aussi des gens qui ne veulent pas aller à l’hôpital. Certaines mesures légales peuvent entrer en jeu lorsqu’il faut amener ou garder une personne contre son gré à l’hôpital.

On entend parfois que les proches ont l’impression d’être mis à l’écart, de ne pas être consultés par rapport à la démarche thérapeutique de la patiente ou du patient. Les droits individuels sont très importants dans le système québécois, donc la confidentialité des patient[e]s implique que les personnes soignantes ne peuvent pas informer la famille sans le consentement explicite du patient[e].

Lorsque les psychiatres évaluent la dangerosité d’un[e] patient[e] à l’urgence, le suicide ou un geste agressif important est toujours le pire dénouement d’une maladie mentale, mais c’est un risque qui n’est malheureusement jamais à zéro.

Julian-Khôi-Huu Nguyen explique à quoi peut ressembler une trajectoire typique de soins pour une personne dans le système de santé. Il nomme aussi les points forts du système au Québec : le régime public qui permet de donner gratuitement aux gens des soins administrés par l’ensemble des professionnel[le]s en santé mentale, en plus de l’assurance-médicament, les quatre universités et ses centres de recherche qui donnent aux médecins l’expertise nécessaire dans ce domaine et le filet social québécois qui est le plus fort en Amérique du Nord, avec un accès au logement et à plusieurs programmes communautaires beaucoup plus facile qu’ailleurs.

Pour les personnes qui désirent recevoir des soins, il existe de nombreuses barrières. Noémie La Haye-Caty parle des délais et du temps d’attente au privé et au public, des inégalités, des assurances et des programmes particuliers pour accéder aux soins, des diverses formes de psychothérapie plus ou moins longues, des types et durées de suivis et même des lieux parfois désuets où se trouvent souvent les soins psychiatriques. Elle parle des formes de maladies avec des symptômes qui empêchent les gens d’aller chercher de l’aide naturellement.

La discussion se poursuit sur la stigmatisation de la santé mentale dans la société qui reste une des plus importantes barrières freinant les gens à aller consulter et qui participe même au sous-financement chronique en santé mentale. La santé mentale est le parent pauvre de la médecine. Le fardeau en santé mentale par rapport à la santé en générale représente environ 25 %. Par contre, du budget total en santé au Québec, on lui attribue seulement 6 %.

Julian et Noémie abordent aussi l’augmentation des antidépresseurs comme solution rapide au problème dans l’impossibilité de faire une thérapie à long terme, la pression des compagnies pharmaceutiques, le mode de rémunération des médecins au Québec ainsi que la façon dont les étudiantes et les étudiants en médecine apprennent à voir la cause de la maladie mentale.

Prenez soin de votre santé mentale, la vôtre et celle des autres!

Faites vos dons à Revivre, organisme communautaire à Montréal présent pour toute personne touchée par les troubles anxieux, la dépression ou le trouble bipolaire.

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